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Écrit par Loi Pinel Bordeaux publié le 20 octobre 2021
Urbanisme : l’Îlot Queyries fait débat à Bordeaux
SOMMAIRE
- Le choix de l’urbanisme perforé
- Des pentes de toit pour affirmer son originalité et améliorer son efficacité
- Des couleurs envoûtantes
- Un besoin d’espace en plein air qui s’est fait ressentir
- Une phase de test pour le plan directeur de la Bastide Niel
- Un parc intérieur interdit au public
- Des appartements avec double exposition
- Respecter l’intimité des résidents
- Les ambitions urbaines et architecturales pour la ZAC Bastide-Niel
L’Îlot Queyries a pu être livré en 2020 par MVRDV, en Gironde. Il s’agit d’un immeuble d’habitation qui s’étend sur une surface de 23 000 m². Il combine espace vert et aménagement urbain intime. L’architecture particulièrement complexe de cet édifice a été au cœur des conflits dans la métropole, notamment sur la rive droite. Retour sur les explications de l’architecte Winy Maas sur le design de cet immeuble pour le moins « original ».
Le choix de l’urbanisme perforé
L’architecte Winy Maas a récemment dû venir à Bordeaux dans le but dedéfendre son travail sur l’immeuble Îlot Queyries. On peut admirer ce dernier briller sous les lueurs du soleil et apercevoir son toit en pointe, culminant au-dessus des arbres. C’est l’agence néerlandaise MVRDV qui a pris en charge sa construction. Même si l’immeuble a été officiellement achevé en septembre dernier, la livraison des logements sociaux et des appartements est effectuée par le promoteur Kaufman & Broad depuis déjà quelques mois. Rappelons que des appartements de l’Îlot Queyries sont disponibles en investissement locatif grâce à la loi Pinel à Bordeaux.
L’immeuble Îlot Queyries a été conçu grâce au partenariat entre Winy Maas et les architectes locaux Flint. Il est situé au milieu d’un ensemble de bâtiments, réalisés par Joubert Architecture et MVRDV. Les toits découpés en pentes de l’Îlot Queyries servent à fournir plus de ventilation, d’ensoleillement et de lumière naturelle, non seulement au bâtiment, mais aussi à ceux installés à proximité. Ce projet ambitieux a servi de test pour le plan directeur du quartier voisin, la Bastide-Niel.
L’Îlot Queyries s’inscrit parfaitement dans le projet d’urbanisme de Bordeaux. Il comprend au total 282 appartements (dont 128 logements sociaux), un restaurant (sur le toit), des espaces commerciaux et un parking. Le tout est agrémenté d’un vaste espace vert partagé. Le bâtiment remplit parfaitement le site jusqu’à ses dernières limites. Un choix délibéré qui offre à l’ensemble une sensation prononcée d’intimité du paysage urbain.
Le résultat est un bâtiment imposant sur cour de formes irrégulières. La grande cour occupe une superficie remarquable de 5 200 m², offrant aux résidents l’impression d’avoir un parc privatif. Petite astuce intéressante, la cour est située un étage au-dessus du sol. Une disposition qui permet de mieux dissimuler le parking.
Des pentes de toit pour affirmer son originalité et améliorer son efficacité
Les pentes des toits de l’immeuble Îlot Queyries ne sont pas toutes les mêmes. En effet, leur taille varie entre 14 et 45 degrés, tout dépend de leur positionnement par rapport au soleil. Winy Maas explique que ces pentes permettent d’améliorer considérablement la ventilation naturelle entre les différents bâtiments. Par ailleurs, des ouvertures larges ont aussi été percées en pied d’immeuble, permettant ainsi une ouverture sur des terrasses végétalisées pour certaines. L’architecte précise que "tout a été calculé dans les moindres détails".
« les pentes de toit apportent suffisamment de vent entre les bâtiments durant la période estivale, mais pas trop afin d’éviter d’accentuer les éventuels effets de tempête durant la période hivernale » précise l'architecte.
Grâce à ces toitures, l’immeuble est plus haut que les autres et dispose de neuf étages. Winy Maas souligne le fait que « l’immeuble donne une certaine présence au quartier ». Pendant sa présentation, il a toutefois reconnu que les avis peuvent parfaitement diverger, certains pourront desceller la beauté de l’immeuble, tandis que d’autres pointeront du doigt l’incompréhension qu’il peut générer.
Des couleurs envoûtantes
Les façades de l’Îlot Queyries affichent différentes couleurs lui donnant son caractère singulier. Celles qui donnent sur la rue revêtent une palette de couleurs crème sourdes, se mêlant naturellement dans l’environnement qui les entoure. De l’autre côté, les façades qui donnent sur la cour s’habillent d’un stuc, avec une texture rouge vif. Le choix de cette couleur est stratégique. En effet, le rouge des façades et le vert de la cour se marient très bien pour un visuel agréable, offrant une vivacité remarquable au parc. La cour est, quant à elle, composée d’une large variété de graminées ainsi que de 83 bouleaux et aulnes.
Un besoin d’espace en plein air qui s’est fait ressentir
Le partenaire fondateur de MVRDV, Winy Maas, a précisé que la pandémie et les épisodes de confinement ont montré à chacun l’utilité d’un espace de plein air à proximité de la maison. Selon lui, l’Îlot Queyries peut démontrer avec grande facilité que ce genre d’aménagement est possible, sans forcément faire de compromis. Chaque appartement de l’immeuble dispose de sa loggia ou de son balcon individuel, ce qui a permis de transformer l’espace vert de la cour en une aire communautaire d’exception.
Une phase de test pour le plan directeur de la Bastide Niel
L’architecte explique que le projet de l’Îlot Queyries, en train de devenir un symbole de l’urbanisme à Bordeaux, a servi à préparer le plan de développement du quartier Bastide Niel. Certaines des idées utilisées pour cet immeuble ont pu être testées avec succès, notamment la mise en place de plus de végétation dans les rues, la création de cours plus ouvertes et l’optimisation des différents coûts en ce qui concerne les façades.
Un parc intérieur interdit au public
Winy Maas ne cache pas la fierté qu’il éprouve à l’égard de ce nouveau bâtiment. Il regrette tout de même le fait que le parc intérieur ne soit pas ouvert au public. Il précise qu’il s’agit ici d’un point de frustration pour lui. Il rappelle que ces conditions étaient mentionnées dans le contrat initial. Malheureusement, les accès à l’Îlot Queyries sont actuellement fermés par des grilles et le sujet d’un éventuel accès au parc par les visiteurs doit être évoqué avec les propriétaires pour que les choses puissent changer. Le fait de fermer l’accès aux espaces verts est, selon lui, typique dans l’Hexagone et particulièrement à Bordeaux.
Certains résidents sont pour l’ouverture du parc au public, mais ils préconisent des heures d’ouverture et de fermeture pour des questions de sécurité. Ceux qui habitent déjà dans les appartements de l’Îlot Queyries sont particulièrement ravis de leur cadre de vie actuel. Pour eux, l’immeuble offre tous les avantages du centre-ville, sans ses inconvénients (bruits extérieurs, manque de végétation…).
Des appartements avec double exposition
Presque tous les logements de cet immeuble sont traversants et profitent d’une double exposition. D’ailleurs, certains locaux offrent une vue imprenable sur la rive gauche, à l’instar de ceux du neuvième étage qui accueilleront bientôt un restaurant réparti sur 3 niveaux.
Respecter l’intimité des résidents
Un des principaux objectifs de l’architecte lorsqu’il a créé ce bâtiment était de « faire de la densité, tout en respectant l’intimité des résidents ».
Les ambitions urbaines et architecturales pour la ZAC Bastide-Niel
L’Îlot Queyries a formalisé les principales ambitions urbaines et architecturales pour la ZAC Bastide Niel. Parmi les points les plus importants, on citera :
- Un apport maximum de lumière naturelle pour le bâtiment et ses riverains ;
- Une originalité de toutes les typologies des niveaux supérieurs ;
- Une uniformité de l’enveloppe des façades pour une écriture volumétrique pérenne et nette ;
- L’insertion du projet dans un site dégagé ;
- La qualité des vues ainsi que des espaces pour les logements ;
- Des logements traversants (autant que possible), prolongés de grands espaces extérieurs.