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Écrit par Miora R. publié le 21 décembre 2022

Coup de projecteur sur le projet du RER à Bordeaux

SOMMAIRE
Coup de projecteur sur le projet du RER à Bordeaux

Le projet du RER à Bordeaux date de 2015 et a été entamé en 2020. La métropole bordelaise a donc pris de l’avance sur les autres villes de France après l’annonce du président de la République faisant part de son souhait sur la création de RER dans les 10 métropoles françaises. Le RER a emporté l’adhésion d’une grande majorité d’élus en très peu de temps. Selon les prévisions, les travaux devraient être terminés à l’horizon 2030. Ce projet d’envergure pourrait booster l’immobilier et sa valeur locative. Zoom sur le RER à Bordeaux.

Les prémices du projet

Le RER à Bordeaux est la résultante d’une idée de l’ancien élu en charge des transports de Bordeaux Métropole, Michel Labardin, en 2015. Le projet est resté en stand-by pendant 3 ans. C’est en 2018 que les choses commencent à se mouvoir. Durant cette année, plusieurs personnalités politiques locales ont été convaincues par le projet. La feuille de route qui s’y rapporte a été réalisée la même année par Bordeaux Métropole et la Région Nouvelle Aquitaine.

Les premières études de la SNCF ont été réalisées dès 2019. La Métropole et la Région ont organisé un colloque pour se projeter. Le projet a rencontré un franc succès auprès de la population. En 2020, les premières expérimentations ont été mises en place : création de la ligne de car express Bordeaux-Créon et possibilité d’utiliser un abonnement TBM (Transports Bordeaux Métropole) dans le TER Pessac-Parempuyre. Notons que la première phase du RER consiste à augmenter la fréquence journalière des TER entre Bordeaux et Libourne, soit 7 par jour.

Afin que les habitants puissent participer au projet, différentes concertations ont été organisées sur les aménagements ferroviaires pendant deux mois, du 20 septembre au 25 novembre de cette année. L’ambition du RER métropolitain est de transformer les cinq branches du réseau ferroviaire du département en trois lignes qui traverseront tout le territoire. Ce qui signifie que Bordeaux ne sera plus le terminus. La cadence des trains a été fixée au rythme de deux par heure. L’objectif du projet est de convaincre les habitants utilisant leur voiture personnelle dans la métropole à choisir le RER à la place.

©Eo naya - Shutterstock

Les étapes du projet du RER à Bordeaux

Les premières expérimentations terminées, les étapes du projet du RER à Bordeaux pourront se succéder. Il y aura en tout trois phases. La première se déroulera entre 2022 et 2025, la deuxième entre 2026 et 2028 et la dernière entre 2028 et 2030.

Première phase : 2022-2025

La première phase concerne les aménagements du projet, à savoir la construction de deux haltes ferroviaires. La halte de Talence-Médoquine, sur la ligne de TER Arcachon – Bordeaux - Libourne, permettra de mieux desservir le CHU de Bordeaux et le campus universitaire de Pessac. La halte du Bouscat - Saint Germaine permettra de relier Bordeaux, Blanquefort, Pessac et Lesparre-Médoc. Elle servira à faciliter les déplacements vers le centre-ville, étant donné qu’elle est située non loin de la ligne D du tramway (Eysines Cantinolle - Bordeaux Carle Venet).

Deuxième phase : 2026-2028

La deuxième phase consistera à augmenter progressivement la fréquence des trains. Par ailleurs, il sera possible de relier Langon à Saint-Mariens sans obligatoirement effectuer de changements à l’arrêt Bordeaux Saint-Jean.

Troisième phase : 2028-2030

La dernière phase du projet du RER à Bordeaux concerne la modernisation des infrastructures de la ligne du médoc (Pointe de la Grave – Pessac). La voie, les caténaires et les ouvrages vont tous être modernisés. De meilleures signalisations vont également être installées. Une fois cette phase terminée, les amplitudes horaires de trains pourront être augmentées.

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Quid des fréquences des RER ?

© David Becker - Unsplash

Une nouvelle ligne est déjà fonctionnelle de manière partielle depuis 2021, il s’agit de celle reliant Libourne à Arcachon. Pour le moment, le rythme adopté est d’un train par heure et par sens. Le maire de Libourne, Philippe Buisson, a confirmé que ce n’est qu’un début et que le rythme va s’accélérer prochainement. Il espère que dans trois ans au maximum, il y aura un train toutes les 15 minutes.

D’un autre côté, la SNCF a expliqué que d’après les études qui ont été menées sur les trois lignes, la fréquence des TER serait toutes les 30 minutes. Le directeur de projet du RER métropolitain chez SNCF Réseau, Édouard Parant, a cependant évoqué que la mise en œuvre d’un train tous les quarts d’heure ne serait possible qu’après 2028. De nombreux élus considèrent que cette fréquence est trop faible.

Édouard Parant ajoute que deux RER par heure iront vers Bordeaux depuis Libourne, en plus de trois trains par heure arrivant de Bergerac, Limoges et Angoulême, qui iront aussi à Bordeaux. À terme, il y aura donc cinq dessertes vers Bordeaux toutes les heures, ce qui est bien mieux que la fréquence du quart d’heure. Le directeur du projet de la SNCF rappelle que seul le RER métropolitain desservira toutes les gares, dont celles du campus. Selon Renaud Lagrave, le nécessaire a déjà été fait pour avoir une fréquence à la demi-heure, même si l’objectif est d’arriver au quart d’heure après 2028.

Pourquoi le RER à Bordeaux est-il si important ?

Depuis toujours, Bordeaux a la mauvaise réputation d’être une métropole congestionnée. Diverses solutions ont été proposées et des mesures ont été annoncées, à l’instar de l’aménagement de la rocade en 2x3 voies en ce moment, avec une fin de chantier prévue pour 2023. Pour résoudre le problème, la régulation des poids lourds et l’aménagement de voies réservées aux transports en commun ont aussi été mis sur la table.

Force est de constater que la meilleure solution pour fluidifier la circulation est de développer les transports en commun. C’est là où la mise en place du RER à Bordeaux entre en ligne de compte. En effet, elle permettra de réduire significativement les bouchons grâce à une fréquence de trains importante entre les villes de la métropole et des autres territoires : Pointe de la Grance, Arcachon et Libourne, entre autres.

Le RER à Bordeaux permettra aussi aux voyageurs de faire des économies considérables sur l’année. Pour que les usagers n’aient pas à payer un coût supplémentaire, un billet intermodal va être mis en place sur des lignes TER. En ce qui concerne les zones qui ne disposent pas de voies de chemins de fer, des lignes car express vont être créées. Avec des voies dédiées, les habitants de ces secteurs pourront se déplacer plus rapidement en empruntant un mode de déplacement moins cher.

Les chiffres du RER à Bordeaux

Le RER à Bordeaux impressionne déjà par les chiffres annoncés par les porteurs du projet. Il accueillera 38 000 voyageurs par jour, disposera de 54 gares et haltes ferroviaires, roulera sur 300 km de rails, profitera de deux nouvelles haltes et devrait connaître une hausse de fréquentation annuelle de 10 %, selon les prévisions. Ce projet pourrait concerner plus de 1,2 million de personnes habitant à moins de 20 minutes d’une gare.

Sa réalisation nécessite une enveloppe de 590 millions d’euros, répartis comme suit : 200 millions d’euros pour la modernisation de la ligne du médoc et 390 millions d’euros pour les infrastructures ferroviaires. Le financement est partagé entre la Métropole, le Département, la Région et l’État. Il faut savoir que la Région et Bordeaux Métropole ont dû débourser 90 millions d’euros supplémentaires pour renouveler les matériels roulants.

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