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Railcoop repousse une nouvelle fois la ligne de train Bordeaux-Lyon

La mise en service de la ligne ferroviaire Bordeaux-Lyon, prévue pour la fin de cette année, a une nouvelle fois été repoussée par Railcoop. Fermée depuis 2014, cette liaison pourtant bien utile fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines. La raison ? Sa réouverture est dans les tuyaux. Le conseil d’administration du réseau ferroviaire affirme que le projet avance et se projette sur une future inauguration.

La ligne de train Bordeaux-Lyon est un élément clé pour l’économie locale. D’ailleurs, les transports ont un impact sur l’immobilier neuf à Bordeaux. On a pu le constater avec la ligne LGV Bordeaux-Paris. On fait le point sur le projet.

La société Railcoop

Aujourd’hui, le réseau ferroviaire en France ne permet pas de connecter tous les territoires, Railcoop s’inscrit dans l’ouverture du marché du rail, avec un format coopératif. Railcoop est la toute première coopérative ferroviaire de l’Hexagone. Créée en 2019, l’entreprise est basée à Figeac et réunit plus de 13 000 sociétaires à l’heure actuelle. Son ambition est de développer de nouveaux transports ferroviaires, à but non lucratif.

Pour l’instant, elle propose du transport de marchandises, mais elle compte se lancer dans le transport de voyageurs, en ressuscitant dans un premier temps la ligne Bordeaux-Lyon. Le train est un maillon essentiel de la transition écologique et représente un enjeu de taille pour le désenclavement de certaines localités. Railcoop veut se positionner sur des segments économiquement viables et rentables.

Sa mission première est de renforcer l’usage du ferroviaire en France pour contribuer à la transition écologique. Grâce à l’ouverture de la ligne des trains, beaucoup de gares devraient de nouveau ouvrir leurs portes, à l’instar de la gare de Gannat.

Les futures lignes Railcoop

© Fabrizio Verrecchia - Pexels

La première ligne Railcoop sera celle qui reliera Bordeaux à Lyon, mais d’autres lignes suivront dès 2024. Ces nouvelles liaisons permettront de créer des connexions qui n’existent pas encore entre différentes villes. Voici les futures lignes Railcoop :

• Annecy - Marseille (via Grenoble) ;
• Saint-Brieuc ou Caen - Toulouse (via Limoges et le Mans) ;
• Lille - Nantes (via Rennes, Caen et Amiens) ;
• Brest - Bordeaux (via Nantes) ;
• Saint-Étienne et Grenoble - Thionville (via Metz et Dijon) ;
• Massy - Brest (via Caen) ;
• Strasbourg - Clermont-Ferrand (via Dijon) ;
• Le Croisic - Bâle, en Suisse (via Mulhouse, Dijon, Tours et Nantes).

Le projet Bordeaux-Lyon

Le projet de Railcoop Bordeaux-Lyon a pour objectif de faire rouler des trains pour deux allers-retours par jour entre les deux villes. La durée du trajet sera de 7h30 environ par la liaison transversale qui a été abandonnée depuis 8 ans. Ainsi, Railcoop va exploiter des trains rénovés entre Bordeaux et Lyon, les autorails diesel de 200 places, les fameux X 72500. Il faut savoir que si les trains ne sont pas électriques, c’est parce que le tracé de cette ligne n’est pas encore électrifié.

Cependant, le train restera plus écologique que la voiture sur ce trajet, avec un ratio de 1,8 litre par km et par passager, avec un train rempli à moitié roulant à une vitesse moyenne de 90 km/h. En effet, face à l’urgence climatique, la réouverture du réseau ferroviaire sur le territoire français aux voyageurs devrait permettre de disposer d’un impact moins important sur l’environnement en matière de mobilité. De plus, les voyageurs pourront profiter du paysage pendant le trajet en choisissant le train.

Railcoop a annoncé que les trains qui effectueront le tracé Bordeaux-Lyon seront composés de cabines offrant la possibilité de s’isoler, pour ceux qui désirent travailler, et d'un espace conçu spécialement pour les enfants. À bord, un coin restauration devrait être mis en service et chaque train sera doté de 13 emplacements pour vélos. Voici la liste des villes qui seront desservies par la ligne Bordeaux-Lyon de Railcoop :

• Bordeaux ;
• Libourne ;
• Périgueux ;
• Thiviers ;
• Limoges ;
• Saint-Sulpice-Laurière ;
• Guéret ;
• Montluçon ;
• Gannat ;
• Saint-Germain-des-Fossés ;
• Roanne ;
• Lyon-Perrache.

Un budget colossal en jeu

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La naissance de la première ligne voyageurs de Railcoop entre Bordeaux et Lyon nécessitera au total 43 millions d’euros. Cette somme servira à financer l’acquisition et la rénovation de sept rames, étant donné que Railcoop en dispose déjà de deux. Une partie du budget a été injectée dans le recrutement et l’aménagement des espaces en gare.

Par ailleurs, elle permettra aussi à la société de financer l’acquisition d’une dizaine de wagons et d’une locomotive pour son activité de fret. Enfin, l’argent assurera son besoin en fonds de roulement. Un nouveau tour de financement de 27 millions d’euros était au programme de l’entreprise en début d’année, par le biais d’un pool bancaire et de titres participatifs.

8 rames déjà achetées

La coopérative est en pleine préparation de son arrivée sur le marché ferroviaire régional. Les 8 premières rames ont été achetées à la Région Auvergne Rhône-Alpes. Cette dernière a proposé un excellent tarif pour acquérir son matériel d’occasion et Railcoop a mis une option sur 20 autres rames du réseau ferré national.

Un nouveau report de l’ouverture de la ligne Bordeaux-Lyon

L’ouverture de la ligne voyageurs de Railcoop Bordeaux-Lyon, prévue pour ce mois de décembre, a une nouvelle fois été reportée. La raison à ce report est principalement financière. Selon les dires des responsables, il manquerait 30 millions d’euros pour le financement de la rénovation des rames et son exploitation. Cette annonce a été faite en avril.

La liaison entre les deux villes n’est pas envisageable avant l’horizon 2024 d’après Railcoop. Le problème, c’est que la société peine à trouver un financement pour son projet. Sur la totalité de la somme nécessaire, elle n’a réussi à trouver que 7 millions d’euros. Les établissements bancaires lui demandent des garanties d’emprunt. Malheureusement, Railcoop n’a pas assez d’actifs pour apporter des éléments convaincants pour le prêt de plusieurs millions d’euros permettant de lancer la ligne.

L’État avait également refusé d’être le garant de la société pour ce projet. La coopérative s’est alors tournée vers les Conseils régionaux. Ainsi, le Grand Est et l’Occitanie ont accepté de lui servir de garantie. Elle devrait recevoir la confirmation après la délibération de la séance plénière de décembre.

Une solution devrait être trouvée rapidement

Le projet de la ligne Bordeaux-Lyon de Railcoop est donc encore dans une impasse. Dominique Guerrée, son président, a affirmé dernièrement que la situation devrait se débloquer dès l’année prochaine (en 2023). Il a ajouté que l’obtention des financements ne représente qu’une étape parmi toutes celles qui devront être franchies. Le chemin est encore long pour la société coopérative.

Les travaux de rénovation des rames ont été confiés à l’atelier ACC M, de Clermont-Ferrand, mais n’ont pas encore été entamés. Pour que toutes les rames puissent être opérationnelles, il faudra compter entre 12 et 18 mois. Comme le projet enregistre déjà un retard considérable, Railcoop envisage de lancer la ligne Bordeaux-Lyon sur un seul tronçon, pour commencer, à savoir entre Lyon et Limoges.

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Inquiétudes des voyageurs

Avec autant de report pour la mise en service de la ligne Bordeaux-Lyon, les voyageurs commencent à avoir des doutes sur le fait de voir un jour ce tracé revivre comme il y a quelques années. Cette éventuelle annulation du projet serait une grande perte pour tout le monde et pour l’environnement, car les trajets en avion continueront de se multiplier sans cette alternative écologique. Chez Railcoop, on continue d’y croire. Son président a rassuré le plus grand nombre en déclarant que la société fera tout pour que le projet aboutisse.