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Écrit par Miora R. publié le 16 novembre 2022
Mieux se déplacer à Bordeaux : focus sur le plan mobilité de la métropole
SOMMAIRE
- Un nouveau plan d’action pour répondre aux besoins de déplacements
- Les objectifs du plan d’action
- Une offre complète de transports en commun
- Keolis : futur concessionnaire pour le réseau TBM
- Les transports classiques qui seront développés
- Le financement pour le plan mobilité de la métropole
- Un plan mobilité issu d’une large concertation des habitants
- Le programme du plan d’action
La congestion urbaine est devenue un vrai problème dans la métropole bordelaise. Pour mieux se déplacer, un plan de mobilité a été élaboré. Il inclut des aménagements performants et rapides qui sont mis en œuvre depuis l’année dernière. Des opérations plus structurantes sont également au programme pour apporter des solutions concrètes. Une fois les travaux réalisés, la construction de programmes neufs à Bordeaux devrait atteindre des sommets en termes de volume. Focus sur le plan de mobilité de la métropole.
Un nouveau plan d’action pour répondre aux besoins de déplacements
La démographie de la métropole bordelaise ne cesse de croître, et ce, depuis quelques années. Les habitants se déplacent au quotidien et les embouteillages se multiplient. Certaines lignes de transports en commun sont saturées, notamment aux heures de pointe, et les différents modes de transport connaissent des problèmes de cohabitation.
Il est important de noter que l’évolution de la population locale est de 10 000 habitants en plus par an dans la métropole, contre 20 000 de plus chaque année en Gironde. L’évolution du nombre de déplacements par jour et par habitant est considérable, avec 3,8 déplacements par jour et par habitant en 2009, contre 4,2 déplacements par jour et par habitant en 2017.
Selon l’enquête Mobilités 2021 qui a été menée à Bordeaux, les habitants sont pour le développement de modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle, moins coûteux, plus rapides, plus performants et, si possible, plus écologiques. Le résultat de l’enquête a été conforté par l’évolution des habitudes et pratiques constatées en ville.
En effet, depuis un peu plus de cinq ans, le nombre de déplacements à vélo a connu une augmentation considérable de 10 % par an. Le schéma des mobilités a été adopté par Bordeaux Métropole en septembre 2021. Il s’agit d’un très grand plan d’action pour mieux se déplacer. Il est programmé jusqu’à 2030.
Les objectifs du plan d’action
Le vaste plan d’action de la Métropole repose sur trois objectifs. Le premier est de donner un large choix de mode de déplacement à chaque habitant. Tout le monde pourra choisir l’option qui lui convient. Le deuxième est de faciliter les échanges avec les territoires voisins ainsi qu’entre la rive droite et la rive gauche. Le dernier est de réduire les embouteillages.
Une offre complète de transports en commun
L’utilisation des transports en commun est une excellente alternative à la voiture individuelle. Le plan de mobilité de Bordeaux vise à renforcer et à développer ce secteur. Des objectifs ambitieux ont été fixés entre la Métropole et Keolis, lors de la signature d’un contrat qui va prendre effet dès le début de l’année prochaine. Le but est de répondre aux nouvelles attentes en proposant aux usagers une offre complète qui pourra combiner tous les modes de transport. L’offre du réseau devra être enrichie et fiabilisée afin de convertir les habitants qui utilisent leur voiture aux transports en commun.
En densifiant l’offre de transport en commun, il y aura moins de congestion et moins de pollution, ce qui permettra de recréer un cadre de vie de qualité, aussi bien pour les habitants que pour les touristes qui viennent visiter Bordeaux. Selon les responsables, près de la totalité (94 %) de la population métropolitaine pourra être desservie par le réseau TBM en 2027.
Keolis : futur concessionnaire pour le réseau TBM
Le choix de Keolis comme futur concessionnaire de Transports Bordeaux Métropole a été officialisé par Bordeaux Métropole en juillet dernier. Le contrat est d’une durée de sept ans, entre 2023 et 2030. Son montant est estimé à 2,2 milliards d’euros.
Les transports classiques qui seront développés
Keolis a prévu de développer son offre, avec le tram, le bus, le BAT3, le vélo et un service de transport à la demande. Concernant le tram, quatre lignes de tramway vont être gérées, avec l’extension de la ligne A jusqu’à l’aéroport. Cela équivaut à 6,1 km de plus pour le réseau du tramway. Le réseau de ligne de bus va également être développé, avec 10 % de kilomètres en plus. Dès 2023, sept nouvelles lignes de bus express vont être mises en place, comme il est programmé dans le schéma des mobilités. Le service BAT3 (navettes fluviales) va être renforcé avec quatre nouvelles navettes.
Le service V3 (vélo) a été modernisé et un service location de vélos à assistance électrique de longue durée a été créé, surtout pour les zones les plus éloignées du centre-ville. Par ailleurs, les solutions de stationnements pour vélo sécurisées sont en cours de développement. Les vélos en libre-service ont été renouvelés.
Mobibus, un service de transport à la demande pour personnes à mobilité réduite, fait partie des transports spécialisés proposés par Keolis. De plus, les services scolaires vont être renforcés pour une complémentarité plus appuyée avec le réseau TBM. En mai 2024, une application mobile de Mobility as a Service (MaaS) va être lancée. Elle a été baptisée TBM Mobilités et offrira tous les services disponibles dans un seul outil (achat de titre, calcul d’itinéraire, validation, etc.).
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Le financement pour le plan mobilité de la métropole
Le budget pour mieux se déplacer est colossal, on parle ici d’une enveloppe de 3,3 milliards d’euros pour la durée de la mandature, soit jusqu’en 2026. Le financement est réparti comme suit : 1,6 milliard d’euros en investissement et 1,7 milliard d’euros en fonctionnement. Par rapport à la mandature précédente, on envisage 1 milliard d’euros de dépense supplémentaire.
Un plan mobilité issu d’une large concertation des habitants
Le plan de mobilité de Bordeaux Métropole a été élaboré après une large consultation auprès des habitants. En tout, six ateliers à destination des différents élus et maires métropolitains se sont tenus, en plus d’une vingtaine d’ateliers de réflexion et de rencontres avec les grands partenaires (entreprises, associations et organismes de la métropole). Notons que les entreprises ont également été enquêtées. Une consultation en ligne a été lancée en parallèle de ce travail de fond. Elle a collecté environ 3 500 participations citoyennes.
Un sondage IFOP a recueilli l’avis d’un panel représentatif des usagers et habitants du territoire (1 500 personnes). Les avis ont pu être confrontés lors d’une conférence publique qui a rassemblé associations, citoyens, élus et entreprises. Les solutions pour mieux se déplacer ont été échangées durant cette conférence.
Le programme du plan d’action
Le plan d’action de Bordeaux inclut des aménagements performants et rapides, qui seront mis en œuvre dans un court laps de temps, ainsi que des opérations plus structurantes. Voici quelques exemples des actions programmées.
À court terme :
- Transformation de plusieurs tronçons de la ligne de bus en site propre ou protégé ;
- Études pour les premières lignes du réseau car express ;
- Intégration de la ligne Libourne-Arcachon dans le RER métropolitain, avec un renforcement pour atteindre 53 allers-retours par jour ;
- Expérimentation des pédibus-vélobus, des jalonnements piétons et la piétonnisation de rues d’écoles sur plusieurs communes.
À moyen terme (de 2023 à 2026) :
- Déploiement de l’offre de vélos électriques sur le territoire ;
- Mise en service de la ligne de bus express Bordeaux – Saint-Aubin de Médoc ;
- Ouverture du pont Simone-Veil ;
- Aménagement de 64 km de couloirs de bus supplémentaires ;
- Réouverture de la passerelle vélo du pont François-Mitterrand ;
- Augmentation des aménagements cyclables de 60 % ;
- Augmentation des capacités des parcs-relais La Buttinière.
À long-terme (après 2026) :
- Achèvement du ReVE (réseau vélo express) ;
- Mise en service de la ligne de bus express CHU Pellegrin - Campus - Thouars – Malartic (plus de 21 000 voyageurs potentiels par jour) ;
- Intégration des bus électriques, à hydrogène ou alimentés en gaz-bio (disparition des modèles diesel et hybride) ;
- Achèvement des aménagements du RER métropolitain (55 000 voyageurs environ par jour, selon les attentes).