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Écrit par Miora R. publié le 29 juin 2022
Urbanisme à Bordeaux : les vérités de Jean-Marc Offner sur la métropole
SOMMAIRE
- Une analyse un peu sévère de l’évolution de la Métropole
- La marche : dans le thème de l’urgence écologique actuelle
- Pourquoi la marche est-elle souvent oubliée ?
- C’est le moment ou jamais de promouvoir la marche
- Un devoir de réaménagement des itinéraires privilégiés
- Qu’en est-il des démarches « À l’école sans voiture » ?
- Sur quelles villes pourrait-on prendre exemple sur le sujet ?
Ayant dirigé l’Agence d’urbanisme A’urba depuis maintenant douze ans, Jean-Marc Offner va bientôt prendre sa retraite. Avant de partir, il a cependant tenu à révéler ce qu’il pense de l’évolution de la métropole bordelaise. Il a fait quelques déclarations sur le sujet lors d’une rencontre entre différents acteurs publics de la Métropole sur le thème de la marche en ville. Ceux qui souhaitent investir en loi Pinel à Bordeaux devraient voir de plus près le regard porté par cet expert. Les détails dans cet article.
Une analyse un peu sévère de l’évolution de la Métropole
Le directeur de l’agence d’urbanisme A’urba, Jean-Marc Offner, est considéré par les élus comme un élément clé en ce qui concerne les décisions portant sur les aménagements et l’urbanisme à Bordeaux. Ses études et ses analyses ont toujours été d’une grande aide. Acteur principal des différentes transformations de la Métropole durant les 12 dernières années, il a souhaité faire le point sur un sujet d’actualité: la marche.
La marche : dans le thème de l’urgence écologique actuelle
L’urgence écologique est une priorité pour de nombreuses métropoles en ce moment. Jean-Marc Offner le sait très bien. Sur ce sujet, il a précisé que la marche devrait endosser le rôle principal dans la mobilité en ville. Elle devient actuellement une part essentielle dans les déplacements en ville au quotidien, c’est pour cela que la métropole de Bordeaux a décidé de l’intégrer dans son schéma des mobilités. Selon le directeur d’A’urba, il s’agit de la « cellule souche de la mobilité ». En effet, peu importe le mode de transport que les habitants prennent, ils deviendront, à un moment ou à un autre, un piéton. Même s’il considère que les politiques publiques prennent déjà en compte la marche et l’intègrent un peu plus dans le quotidien des Bordelais, il pointe du doigt la facilité d’aménagement exclusive des « espaces prestigieux » dans le centre-ville. Il explique que la priorité serait de réaliser des aménagements dans les zones moins urbaines, en se concentrant légèrement sur l’espace public.
La question qui se pose est la suivante : est-ce que la marche va être davantage prise en compte dans les prochaines années ? Jean-Marc Offner affirme qu’avec le plan métropolitain axé sur ce mode de déplacement doux, ainsi que la volonté des maires, on peut bientôt s’attendre à des changements. Par exemple, un projet global autour de la marche a été lancé dans la ville du Bouscat. Il mettra en avant la création d’un lien social et permettra de redonner le goût de l’espace public aux habitants. Le directeur d’A’urba tient tout de même à rester réaliste en rappelant que la marche a été mise sur le devant de la scène pendant de nombreuses années, mais au final, elle finit par « disparaître » petit à petit.
Pourquoi la marche est-elle souvent oubliée ?
La réponse à cette question est assez simple : le sujet est devenu banal pour de nombreuses personnes. Il s’agit d’un domaine relevant des gestionnaires de la voirie. Le problème est que l’action publique est beaucoup plus intéressée par des choses plus « importantes », qui attirent plus le regard, des projets de grande envergure qui méritent que l’on “coupe des rubans”. Jean-Marc Offner se demande si la tactique à adopter ne serait pas de réaliser occasionnellement une inauguration d’une passerelle ou d’un super passage piéton. Par ailleurs, les villes sont surtout concentrées sur les espaces considérés comme « prestigieux », ce qui ne laisse que très peu de place pour l’espace public. Enfin, le vélo commence à occuper une place de plus en plus importante dans le quotidien des habitants, ce qui conduit inévitablement à l’oubli de la marche.
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C’est le moment ou jamais de promouvoir la marche
Jean-Marc Offner l’a souligné, l’époque dans laquelle nous vivons est la plus favorable pour la promotion de la marche. Selon lui, l’extension des zones piétonnes centrales constitue une petite erreur de stratégie. Il explique que c’est une bonne initiative, mais cela ne fera que renforcer le privilège que les espaces publics extraordinaires détiennent déjà. La marche dans la métropole bordelaise ne concerne pas les trajets quotidiens d’un habitant entre son domicile et son lieu de travail. Il précise que Bordeaux ne présente pas les mêmes caractéristiques que la capitale. En effet, on marche beaucoup à Paris, étant donné que la ville s’y prête. Le défi actuel est de travailler légèrement l’espace public pour offrir de bonnes conditions de marche dans les zones moins urbaines. Pour cela, il faudrait privilégier des itinéraires où l’on peut faire un peu de vélo, mais surtout beaucoup de marche, notamment dans le périurbain.
Un devoir de réaménagement des itinéraires privilégiés
Concernant la marche dans la métropole, il n’est nullement question de faire de grands aménagements. Jean-Marc Offner table plutôt sur l’installation de quelques signalisations et le réaménagement des itinéraires privilégiés. De plus, il pense qu’une hiérarchisation de la végétalisation et de la voirie pour les piétons devrait être au cœur du projet. Bordeaux étant une voirie très contrainte, les trottoirs représentent un sujet à traiter rapidement et avec plus de considération. L’objectif est de donner l’envie aux habitants de marcher, surtout dans les rues où les animations commerciales sont moins présentes. Jean-Marc Offner a pris pour exemple les aménagements réalisés pour les cyclistes et a expliqué qu’il serait parfaitement envisageable de mettre en place des couloirs pour les piétons. La cohabitation entre le vélo et les piétons n’est pas une bonne idée, souligne-t-il. Dans beaucoup de villes, le vélo est interdit dans les zones piétonnes, ce qui est assez évident, notamment pour des raisons de sécurité.
Qu’en est-il des démarches « À l’école sans voiture » ?
Depuis plusieurs années, les initiatives portant sur l’enjeu des écoles ont été prises. Si la Métropole arrive à promouvoir les démarches « À l’école sans voiture », en encourageant les parents à accompagner leurs enfants sans véhicule motorisé, ce serait déjà une belle victoire d’après Jean-Marc Offner. À Bordeaux, ce sont « Les rues aux écoles » qui sont en train de se développer, à l’instar de la majorité des villes françaises. Le souci réside dans le fait que c’est souvent le parvis devant l’école qui est piétonnisé et non le chemin des écoliers. L’objectif à adopter serait donc de créer des itinéraires spécifiques pour les piétons et ne pas se contenter de piétonniser une petite surface.
Sur quelles villes pourrait-on prendre exemple sur le sujet ?
Le directeur de l’Agence d’urbanisme A’urba pointe du doigt le fait que l'on parle souvent des villes faites pour les piétons, à savoir les villes à taille humaine. Il précise toutefois qu’il ne s’agit plus d’une question de grande ou de petite ville. À Manhattan, entre autres, les piétons ont parfaitement leur place, même avec de grands immeubles partout. Cela a été rendu possible grâce à l’articulation entre la rue et les tours qui a été bien pensée. Paris est également une ville qui est faite pour les piétons. Le problème à Bordeaux, c’est que même sur les trajets courts, la concurrence de la voiture est plus que présente. C’est une des raisons pour lesquelles un projet bien abouti sur le sujet doit être réalisé dans les prochaines années.