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Le métro à Bordeaux bientôt sur les rails ?

Le projet d’un métro à Bordeaux à fait couler pas mal d’encre ces dernières semaines. Pour cause, une étude est actuellement en cours. En effet, les élus de l’agglomération bordelaise ont insisté sur la nécessité d’installer un moyen de transport plus efficace que le tramway. La relance du projet commence donc par l’étude prévue à la fin de cette année.

Celle-ci permettra de déterminer précisément, à l’aide de données chiffrées, le coût de la construction du métro, sa rentabilité ainsi que son bilan carbone. Si le projet venait à prendre vie, Le métro pourrait booster l’investissement à Bordeaux, le rendement pourrait être très intéressant pour les logements à proximité des futures stations de métro.

Plusieurs projets sur le feu pour la Métropole

L’étude du projet de la relance du métro va être lancée d’ici la fin de l’année 2022. Les résultats sont attendus à l’horizon 2023. Dans les prochaines semaines, un appel d’offres va être émis pour désigner le cabinet d’expert qui sera mandaté pour la réalisation de cette étude. Le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, a annoncé il y a quelque temps que plusieurs projets et décisions concernant les structures de mobilités et de transports étaient en préparation.

Parmi les plus importants, on notera le prolongement de la ligne du tram A jusqu’à l’aéroport, qui est déjà en cours. Ces travaux sont d’une importance capitale pour régler le problème dû au trafic aéroportuaire. Par ailleurs, la métropole se penche également sur un téléphérique traversant la Garonne. Selon les prévisions, les travaux devraient être terminés en 2025.

Aujourd’hui, le projet d’un métro à Bordeaux semble de nouveau refaire surface. Sa mise en place permettrait de faciliter les déplacements, dans une ville qui connaît une croissance démographique impressionnante et où la qualité du trafic ne fait que se dégrader. Les élus ont toutefois précisé que la métropole devrait se doter d’un métro d’ici 2030. Le réseau de tramway pourrait être insuffisant dans 15 ou 20 ans.

Le nombre d’habitant étant en constante hausse, les transports en commun vont être engorgés plus rapidement que prévu. Le métro constitue une solution à la fois viable et durable.

Un projet qui n’était pas à envisager avant 2050

Le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, a tout de même quelques réserves en ce qui concerne la mise en place d’un métro. Selon lui, il est important de raisonner en termes d’usages et de besoins, dans un premier temps, avant d’envisager de nouvelles infrastructures.

Le vice-président de la métropole en charge des mobilités, Clément Rossignol-Puech, a adressé un courrier à l’association « Métro de Bordeaux », militant pour la création d’un métro depuis 2018, pour lui faire part de la prochaine réalisation de l’étude. Le vice-président de l’association, Mickaël Beaubonne, a confié qu’au sein de l’association, ils savaient que la nouvelle étude du métro était dans les cartons depuis un moment, mais qu’ils ne s’attendaient pas au fait qu’elle puisse être réalisée avant 2050.

Un coût estimé à 1,4 milliard d’euros

En 2019, une première étude sur le métro de Bordeaux avait été réalisée à l’initiative de l’ancien président de la Métropole. Elle avait démontré clairement qu’un tel projet était à la fois faisable, rentable et pertinent. Le projet avait cependant été mis de côté lors des élections municipales, malgré de nombreux soutiens politiques. Les candidats avaient refusé de soutenir le projet pour une simple raison : son coût a été estimé à 1,4 milliard d’euros.

Pourquoi lancer une nouvelle étude ?

La nouvelle étude pour le métro de Bordeaux va être réalisée en complément des premiers résultats. De manière concrète, le cabinet d’experts qui sera mandaté pour cette étude sera en charge d’apporter des éléments chiffrés sur le tracé, le coût et la rentabilité socio-économique du métro ainsi que son bilan carbone. Pour « Métro de Bordeaux », il s’agit d’un pas vers un débat éclairé.

L’association espère que les résultats de cette étude permettront de mettre les élus face à leurs responsabilités, d’autant plus s’ils sont « positifs et incontestables » en ce qui concerne le bilan carbone. Si tel est le cas, il serait incompréhensible que les écologistes ne soient pas d’accord avec le projet.

Le projet présenté par « Métro de Bordeaux »

Rappelons que l’étude qui va être réalisée en fin d’année partira de la base du projet présenté par l’association « Métro de Bordeaux ». La mise en place de ce projet s’est appuyée sur les réponses d’une enquête en ligne ainsi que sur les échanges qui résultent de quatre ateliers collaboratifs.

En août 2021, l’association « Métro de Bordeaux » avait proposé un nouveau projet : une ligne longue de 19,3 km qui desservira 18 stations dans cinq communes de la métropole bordelaise, à savoir : Bordeaux, Talence, Pessac, Gradignan et Cenon.

Voici la liste des 18 stations de métro : La Médoquine, Hôpital Perrens, Compostelle, Talence Thouars, Cité administrative, Sciences Po, Victoire, Arts et Métiers, Gare Saint-Jean, Brazza, Gambatta Mériadeck, Palais de justice, Cenon la Morlette, Entre-Deux-Mers, André Meunier, Deschamps Belvédère, Cenon Gare et Charles Perrens.

Les objectifs de la ligne de métro bordelaise

Au total, la ligne de métro à Bordeaux aurait cinq objectifs à atteindre :

• La desserte de l’hypercentre ;
• La desserte de la gare Saint-Jean ;
• La desserte des plus grands campus universitaires ;
• La desserte des quartiers prioritaires qui sont aujourd’hui mal connectés (Benauge et Talence Thouars) ;
• La connexion à la rocade aménagée (70 km/h, 4e voie).

La justification de l’investissement de près de deux milliards d’euros pour ce projet s’appuie sur l’étude menée par l’agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine (A’Urba). Celle-ci affirme que le réseau TBM pourra transporter 42 % de voyageurs en plus en 2030, par rapport à 2020, ce qui représente 257 648 usagers en plus. Précisons que les travaux du métro à Bordeaux devraient à minima durer 10 ans.

Mesures des risques

L’étude qui va être menée prochainement permettra également de vérifier des points importants sur la mise en place du métro. Plusieurs questions devront être répondues : est-ce qu’il est raisonnable de creuser un tunnel sous la Garonne ? Est-ce que le sous-sol bordelais peut accueillir, sans risque, un réseau sous-terrain alors que beaucoup d’immeubles ont plusieurs dizaines d’années ? Une fois que l’on aura les réponses, l’impact des travaux, le volet financier et l’estimation de la livraison du chantier pourront être étudiés.

Pourquoi préférer le métro au tramway ?

Le tramway fait partie du quotidien des Bordelais depuis plusieurs décennies. C’est un moyen de transport collectif qui a beaucoup d’avantages, mais il faut le reconnaître, il est beaucoup plus lent que le métro. C’est d’ailleurs sur ce point que l’association « Métro Bordeaux » a insisté pour défendre le projet. Le métro peut circuler à une moyenne de 40 km/h, contre seulement 15 km/h pour le tramway.

Par ailleurs, le métro est plus rentable, cela a été déjà observé dans certaines grandes villes comme Toulouse ou Rennes. De plus, le métro n’encombre pas l’espace public en surface, ce qui permet de créer des pistes cyclables et de végétaliser plus de périmètres. La question se pose alors : « si le métro possède tous ses atouts, pourquoi les politiques n’ont-ils jamais évoqué cette option ? » Le vice-président de « Métro de Bordeaux » a répondu que le centre-ville de Bordeaux perdait des habitants à la fin des années 90. De ce fait, le choix du tramway était pertinent.